GABON-DIPLOMATIE : Résumé de la déclaration du Président Ali BONGO ONDIMBA.

Le Président Ali BONGO ONDIMBA, Président du Gabon, a déclaré que l’émergence de nouveaux « centres d’influence » oblige la communauté internationale à privilégier le dialogue sur les luttes de pouvoir. Face à la rivalité des puissances et aux défis multiformes, il serait « dangereusement naïf de continuer à opter pour des luttes de pouvoir plutôt que des positions unilatérales ». À moins de huit ans de l’échéance de 2030 pour atteindre les objectifs de développement durable, il a souligné la nécessité d’évaluer les progrès compte tenu de la menace que la COVID‑19 fait peser sur les économies. Tout en notant que le Gabon a subventionné certains produits de base pour lutter contre l’inflation, il a également mentionné qu’elle doit être surmontée dans un esprit de solidarité.

Il a poursuivi en disant que l’humanité est confrontée à une « triple » crise environnementale – le changement climatique, la crise de la biodiversité et la pollution notamment par les plastiques. Avec 88% de ses terres couvertes de forêts qui absorbent chaque année plus de 100 millions de tonnes de dioxyde de carbone, il a souligné que son pays a déjà atteint l’objectif de neutralité carbone fixé par l’Accord de Paris sur le changement climatique. Il a exprimé l’espoir qu’un marché du carbone sera créé pour permettre à son pays de maintenir cette performance jusqu’en 2050 et au-delà. Il a ensuite déclaré que la quinzième réunion de la Conférence des Parties sera un « moment décisif pour l’humanité », ajoutant que le moment était venu de mobiliser 1% du PIB mondial pour la nature. Il a ensuite souligné la nécessité d’adopter un accord international contraignant sur la pollution plastique, ainsi qu’un traité sur la haute mer.

S’agissant de la paix et de la sécurité, il a souligné que la restriction de l’accès des groupes armés aux armes sera au cœur des priorités de son pays lors de sa présidence du Conseil de sécurité en octobre. Il a réitéré son appel à un partenariat solide pour assurer une plus grande sécurité dans le golfe de Guinée. Il a également noté que de nombreux pays sont confrontés à des crises humanitaires exacerbées par des conflits armés, comme le cas en Ukraine, qui a entraîné une aggravation des pénuries alimentaires existantes. « Le Gabon, qui n’a jamais connu de conflit armé, continuera d’avancer et de privilégier le dialogue et la négociation à l’affrontement », a-t-il poursuivi.

Soulignant que l’accès à l’éducation des enfants doit être considéré comme « sacré », il s’est déclaré favorable à la transformation des écoles en sanctuaires, en particulier pendant les conflits armés. « Compromettre l’éducation, c’est hypothéquer les générations futures », a-t-il déclaré. A cet égard, il a expliqué que son pays a fait de la promotion de la femme et de la jeunesse une priorité essentielle, rappelant le lancement de la décennie de la femme gabonaise en 2015.

Alors que l’internationalisme est à un tournant, il a souligné la nécessité de réformer l’ONU pour assurer une meilleure prise en compte des aspirations de l’Afrique, notamment au Conseil de sécurité. « L’Afrique a assez attendu, et nous n’attendrons plus », a-t-il ajouté. Soulignant qu’il est crucial de mettre fin au recours aux sanctions, il a réitéré son appel à la levée totale de l’embargo qui a affecté le Gouvernement et le peuple cubains. Concernant le Moyen-Orient, il a déclaré que la solution à deux États est le seul moyen de résoudre le conflit palestino-israélien et de parvenir à la paix et à la sécurité.

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