GABON–DIPLOMATIE : Bilan de l’UNOC 3
La 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC-3), s’est tenue à Nice en France du 9 au 13 juin 2025. La Délégation Gabonaise à ces travaux était conduite par Monsieur Mays MOUISSI, Ministre de l’Environnement, de l’Ecologie et du Climat. Pour mieux cerner les contours de cette actualité grandeur nature qui a vu la participation de 64 Chefs d’Etat et de gouvernement, des Responsables d'Organisations Onusiennes, nous nous sommes rapprochés de S.E.M Auxence MALONGO IYANGUI, Ambassadeur Directeur Général Adjoint du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, Chargé de l’Intégration et de la Diaspora.
Voici ce qui ressort de notre entretien.
Question : Bonjour Excellence Monsieur l’Ambassadeur Directeur Général Adjoint et merci pour l’intérêt que vous accordez à notre rédaction.
Réponse : C’est moi qui vous remercie pour votre intérêt pour notre travail à la Direction Générale du Droit de la Mer. Il est à la fois une marque de confiance et une attention précieuse.
Question : Votre Direction Générale a eu l’honneur de finaliser les préparatifs du Gabon à la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan. Pouvez-vous nous présenter la délégation gabonaise et les participants à ces travaux de Nice 2025 qui se sont déroulés du 9 au 13 juin 2025 ?
Réponse : La Direction Générale du Droit de la Mer (D.G.D.M ) a effectivement eu l’honneur de coordonner les préparatifs relatifs à la participation de la République Gabonaise à cette 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan, qui s’est tenue du 09 au 13 juin 2025 à Nice, même si pour des raisons indépendantes de sa volonté elle n’a pas pu prendre part.
Dans ce cadre, la délégation Gabonaise était composée comme suit :
Chefs de délégation :
- Monsieur Mays Mouissi, Ministre de l’Environnement, de l’Ecologie et du Climat ;
- Madame Laurence Mengue Me Zogho ép. Ndong, Ministre de Mer, de la Pêche et de l’Economie Bleue, Porte-parole du Gouvernement ;
- Membres institutionnels :
- Le Gouverneur de la Province de l’Ogooué-Maritime, Monsieur Jean Robert Nguema N’nang invité au lancement de la Coalition Ocean Rise & Coastal Resilience ;
- Les représentants de la Présidence de la République ;
- Les représentants du Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et du Climat ;
- Les représentants du Ministère de la Mer, de la Pêche et de l’Economie bleue ;
- Les représentants du Ministère des Eaux et Forêts, chargé du conflit Homme-Faune
La composition de cette délégation reflète la volonté du Gabon de défendre une approche intégrée de la gouvernance des océans, alliant science, diplomatie environnementale et développement durable.
A côté de cette participation nationale, on peut faire état de 175 Etats représentés officiellement dont 64 Chefs d’Etat et de gouvernement, 115 ministres et 28 responsables d’Organisations internationales (ONU, OMC, OMI etc.).
On note également une forte participation de la communauté scientifique, la société civile et le secteur privé.
Question : Au nombre des progrès enregistrés au cours de ces travaux, figure en bonne place la hausse du nombre des nations qui ont ratifié le Traité sur la haute mer. Peut-on dire que l’on s’achemine progressivement vers l’entrée en vigueur de l’Accord sur préservation et de la réhabilitation des océans ?
Réponse : On peut naturellement dire que les signaux sont très encourageants.
En effet lors de cette 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan, un élan diplomatique sans précédent a été observé autour du Traité sur la haute mer, également connu sous le nom d’Accord BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction).
Il y a, un progrès inexorable vers l’entrée en vigueur de cet accord car à ce jour, près de 50 ratifications ont été officiellement déposées sur les 60 nécessaires pour que l’Accord entre en vigueur.
Aussi, 136 pays ont signé le traité, ce qui témoigne d’un large soutien politique mondial. L’objectif est d’atteindre le seuil requis d’ici décembre 2025, avec une entrée en vigueur prévue au 1er janvier 2026.
S’agissant de notre pays, on peut dire qu’il est en première ligne dans la mesure où le Conseil des Ministres a adopté en mai 2025 un projet de loi autorisant la ratification de cet accord, affirmant ainsi l’engagement du pays en faveur de la gouvernance océanique durable. Et au final, l’accord a été ratifié par notre pays qui procédera au dépôt de l’instrument de ratification certainement en septembre 2025 au Siège des Nations Unies.
Question : Quelles sont les thématiques abordées par les panelistes au cours de ces travaux et les décisions qui en découlent ?
Réponse : Au titre des thématiques abordées par les panelistes, il y a eu :
- La mise en œuvre de l’ODD 14 : conservation et utilisation durable des océans, mers et ressources marines ;
- La ratification et la mise en œuvre du traité BBNJ : pour la protection de la biodiversité en haute mer ;
- La lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) : renforcement des contrôles, coopération régionale, traçabilité ;
- La décarbonisation du transport maritime : soutien à l’adoption de mesures contraignantes par l’OMI, comme la tarification du carbone ;
- La pollution plastique : appui à un traité international ambitieux visant l’élimination progressive d’ici 2040 ;
- Le financement de l’économie bleue durable : mobilisation d’investissements publics et privés pour les infrastructures océaniques ;
- La résilience côtière et l’élévation du niveau de la mer : lancement de la Coalition Ocean Rise & Coastal Resilience
Au titre des décisions et engagements majeurs, on peut retenir :
- L’entrée en vigueur de l’accord BBNJ prévue pour 2026, avec 50 ratifications déjà enregistrées ;
- La signature de la Déclaration de Nice sur l’océan, adoptée par l’AGNU, affirmant une gouvernance multilatérale renforcée ;
- La création ou l’extension d’Aires Marines Protégées (AMP) dans plusieurs régions (Méditerranée, Pacifique Sud, Afrique de l’Ouest et du Centre) ;
- L’appel de Nice contre la pollution plastique, signé par 96 pays, visant une élimination progressive d’ici 2040 ;
- Des engagements volontaires (plus de 800) enregistrés par les Etats, ONG et acteurs privés pour soutenir la mise en œuvre de l’ODD 14
Question : Que peut-on en définitive retenir de la tenue de UNOC 3
En définitive, l’UNOC 3 a consolidé une dynamique mondiale ambitieuse, mais les défis restent nombreux : mise en œuvre des engagements, inclusion des énergies fossiles dans les débats, et suivi rigoureux des actions promises.
La Direction Centrale de la Communication vous remercie.
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