DIPLOMATIE : Les Chefs d’États attendus à Bangui en septembre pour le sommet de la CEMAC

Le sommet extraordinaire des Chefs d’États de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), initialement prévu le 9 août 2025 à Bangui, a été reporté au 10 septembre 2025. La décision, été officiellement transmise le 6 août dernier au Président Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA par la Ministre centrafricaine des Affaires Etrangères, Sylvie BAÏPO-TEMON, porteuse d’un message de son homologue, S.E. Faustin-Archange TOUADERA.

Ce report est à mettre à l’actif du Chef de l’Etat, S.E Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, pour cause de l’organisation le 9 août de la Journée du Drapeau instituée depuis seize ans en République gabonaise, et de ce que plusieurs pays de la zone CEMAC commémorent également leurs indépendances en août : le Tchad (11 août), la Centrafrique (13 août), le Congo (15 août) et le Gabon (17 août).

Le Vice-président de la République, Séraphin MOUNDOUNGA avait récemment effectué une tournée diplomatique régionale en vue d’obtenir l’adhésion des autres capitales d’Afrique centrale.

L’ordre du jour du futur sommet est lourd : passation de la présidence tournante entre la République centrafricaine et la République du Congo, mise en œuvre d’une convergence monétaire et économique renforcée, ainsi que le renforcement de la coopération sécuritaire face aux menaces persistantes dans plusieurs zones frontalières. Ce délai supplémentaire offre aux équipes techniques le temps nécessaire pour peaufiner des dossiers sensibles, mais il ouvre aussi la porte à des jeux d’influences diplomatiques en coulisses. Les consultations bilatérales s’intensifient, chaque État cherchant à asseoir ses positions et à défendre ses intérêts dans un contexte régional où l’intégration tarde à prendre son envol.

Ce sommet de septembre représente un test crucial pour la CEMAC : il devra démontrer la capacité des États membres à dépasser leurs divergences et à agir de manière coordonnée pour répondre aux défis économiques et sécuritaires.

En Afrique centrale, où les équilibres sont fragiles, le temps perdu risque de se traduire par une perte d’influence collective et par un affaiblissement de la stabilité régionale. La réussite de ce sommet sera donc un indicateur clé de la maturité politique de la CEMAC et de sa capacité à construire une vision commune pour l’avenir.

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